Le lendemain, nous avons du mal à quitter nos hôtes warmshowers. Nous devons organiser la suite de notre voyage. Nous réservons le bateau pour l’île de Lifou fin de semaine et rentrerons donc en bus depuis le Nord de la Grande Terre jusqu’à Nouméa le jeudi matin. Ils nous restent 3 petits jours pour visiter le Nord.
Suivant les conseils de Nat, nous décidons de partir en direction de la pointe Nord. Comme il est déjà midi quand nous partons, nous ne pourrons pas atteindre l’extrémité en une seule fois.
Nat nous avait émis l’idée de demander l’hébergement dans une tribu se situant après un col.
Nous franchissons le col difficilement et tardivement, le soleil commence à baisser lorsque nous arrivons au sommet. Nous découvrons que la descente est de la piste …. Même problème que d’habitude, nous devons faire des pauses régulières dans la descente pour préserver nos freins.
Alors que nous faisions une pause et que nous commencions à nous inquiéter de ne pas arriver dans la tribu avant la nuit, un petit camion benne nous dépasse puis s’arrête et fait marche arrière… notre ange gardien du soir venait de se présenter !
Cet homme kanak nous demande où nous comptons aller comme ça, on lui explique la situation. Il nous déconseille de nous arrêter ici, craignant lui aussi pour notre sécurité, disant qu’il y a eu une grande fête dans la tribu ce week-end et que certains risquent d’être encore éméchés. Assez rapidement, il nous dit que le mieux est que nous venions dans sa tribu, qu’il nous invite chez lui et que nous y serons en sécurité. Hop, nous nous retrouvons le tandem, les sacoches et nous-mêmes chargés dans la benne, derrière les sacs de poubelles ! En effet, notre hôte est chargé du ramassage des ordures. La vue est belle depuis le camion, les tribus que nous traversons sont surprises par ce chargement peu habituel, de plus peu de « blancs » viennent dans cette partie reculée de la pointe Nord. Pendant les 6 kilomètres de trajet, nous découvrons très vite que notre hôte a beaucoup d’humour et aime partager.
Arrivés chez lui, nous faisons les présentations : il s’appelle Pierre ou Pia ou Chanel pour les intimes !
Nous plongeons vraiment pour la première fois dans le monde kanak. Il nous présente son chien Tango, son chat minou, ses petits cochons sauvages qu’il a attrapé récemment, les geckos de la maison (sorte de petit lézard salamandre que l’on trouve de partout sur l’île et qui font un bruit assez fort et très spécifique), c’est décidé nous mettrons la partie moustiquaire de la tente sur le lit !:-)
Channel nous montre sa maison en tôle. De nombreuses maisons sont désormais en tôle au détriment des cases. Chanel nous explique que c’est pour deux raisons : envie de plus de modernité à cause de la cohabitation avec les Européens, mais surtout ils ne trouvent plus assez de paille pour les construire. Pourtant exprime-t-il, les cases en paille étaient beaucoup plus résistantes et protégeait mieux de la chaleur.
Nous découvrons aussi les wc et douches kanaks. La douche se fera à l'aide d'un fut rempli d’eau posé en plein soleil, eau chaude garantie . Et les toilettes sont de vrais WC mais sans branchement, on vidange avec un sceau d’eau et ça part dans les broussailles un peu plus bas. Ça nous rappelle un peu nos expériences en Afrique.
S'en suit une longue soirée de discussions. Chanel nous explique la culture kanak, les changements dus à l’arrivée des colons, les révoltes qu’il y a eu dans les années 80. Il nous fait part de la difficulté qu’ont les kanaks à résister à la société de consommation et ses travers. Il nous site par exemple que maintenant, souvent, au lieu d’aller eux-mêmes cueillir une noix de coco qui prolifèrent dans le pays et d'y récupérer son jus pour la cuisine, ils achètent le lait de coco en boîte de conserve dans l’épicerie du coin. Ou encore comment ils ont pris goût aux sucreries qu’on leur a apportées et comment maintenant beaucoup souffrent de diabète. Ou encore comment la télé a aussi modifier leur vie. Ou encore tout simplement comment l’argent a changé leurs comportements et habitudes … etc etc …
Bref, chanel nous a partagé et appris beaucoup, il serait trop long de tout vous raconter !
Nous partageons ensuite un repas, ce sera une boîte de cassoulet de Chanel et une boîte de paëla de notre part ! En effet Chanel vit seul la semaine, ses enfants étant en internat, et il nous avoue qu’il ne cuisine pas quand il est tout seul. Nous apprenons que Chanel a bien changé depuis quelques années. Comme beaucoup de jeunes, il était tombé dans l’alcool et le cannabis, il roulait comme un fou. Puis, il a eu 4 enfants, il nous explique sa reconversion pour devenir l’homme qu’il est aujourd’hui : un père attentionné, un homme sobre, plein d’humour et généreux.
Enfin, Chanel nous montre des vidéos sur les coutumes kanaks qui se déroulent en tribu et qui ont lieu lors de certains événements comme les décès ou encore les mariages. La vie des kanaks est rythmée par la coutume. Nous-mêmes avons fait la coutume ce soir là. Quand un étranger vient dans une tribu, il se doit d’offrir quelque chose : un billet, un grand tissu typique avec des motifs ou autre. En signe de respect et de reconnaissance. Le don est remis au chef du clan ou de tribu, qui en retour te remercie de ton respect de la coutume et t'accueille dans sa tribu. Un moment solennel.
Le lendemain matin, nous passons un dernier bon moment avec Chanel qui nous montre un de ses lieux favoris avec une belle vue ,toujours avec sourire et humour. Puis vient le moment des aux revoirs, nous n’avons pas trop envie de nous quitter. On sent l’émotion arriver ! Bizarre alors que moins de 24h auparavant, nous ne nous connaissions pas ! Cette rencontre du hasard restera gravée dans notre cœur ! Un grand merci à Chanel !
Dans les moments difficiles du voyage, nous nous rappellerons une expression favorite de Chanel et apparemment de la société Kanak : « Casses pas la tête ». Sous-entendus ne pas se compliquer la vie…
Suivant les conseils de Nat, nous décidons de partir en direction de la pointe Nord. Comme il est déjà midi quand nous partons, nous ne pourrons pas atteindre l’extrémité en une seule fois.
Nat nous avait émis l’idée de demander l’hébergement dans une tribu se situant après un col.
Nous franchissons le col difficilement et tardivement, le soleil commence à baisser lorsque nous arrivons au sommet. Nous découvrons que la descente est de la piste …. Même problème que d’habitude, nous devons faire des pauses régulières dans la descente pour préserver nos freins.
Alors que nous faisions une pause et que nous commencions à nous inquiéter de ne pas arriver dans la tribu avant la nuit, un petit camion benne nous dépasse puis s’arrête et fait marche arrière… notre ange gardien du soir venait de se présenter !
Cet homme kanak nous demande où nous comptons aller comme ça, on lui explique la situation. Il nous déconseille de nous arrêter ici, craignant lui aussi pour notre sécurité, disant qu’il y a eu une grande fête dans la tribu ce week-end et que certains risquent d’être encore éméchés. Assez rapidement, il nous dit que le mieux est que nous venions dans sa tribu, qu’il nous invite chez lui et que nous y serons en sécurité. Hop, nous nous retrouvons le tandem, les sacoches et nous-mêmes chargés dans la benne, derrière les sacs de poubelles ! En effet, notre hôte est chargé du ramassage des ordures. La vue est belle depuis le camion, les tribus que nous traversons sont surprises par ce chargement peu habituel, de plus peu de « blancs » viennent dans cette partie reculée de la pointe Nord. Pendant les 6 kilomètres de trajet, nous découvrons très vite que notre hôte a beaucoup d’humour et aime partager.
Arrivés chez lui, nous faisons les présentations : il s’appelle Pierre ou Pia ou Chanel pour les intimes !
Nous plongeons vraiment pour la première fois dans le monde kanak. Il nous présente son chien Tango, son chat minou, ses petits cochons sauvages qu’il a attrapé récemment, les geckos de la maison (sorte de petit lézard salamandre que l’on trouve de partout sur l’île et qui font un bruit assez fort et très spécifique), c’est décidé nous mettrons la partie moustiquaire de la tente sur le lit !:-)
Channel nous montre sa maison en tôle. De nombreuses maisons sont désormais en tôle au détriment des cases. Chanel nous explique que c’est pour deux raisons : envie de plus de modernité à cause de la cohabitation avec les Européens, mais surtout ils ne trouvent plus assez de paille pour les construire. Pourtant exprime-t-il, les cases en paille étaient beaucoup plus résistantes et protégeait mieux de la chaleur.
Nous découvrons aussi les wc et douches kanaks. La douche se fera à l'aide d'un fut rempli d’eau posé en plein soleil, eau chaude garantie . Et les toilettes sont de vrais WC mais sans branchement, on vidange avec un sceau d’eau et ça part dans les broussailles un peu plus bas. Ça nous rappelle un peu nos expériences en Afrique.
S'en suit une longue soirée de discussions. Chanel nous explique la culture kanak, les changements dus à l’arrivée des colons, les révoltes qu’il y a eu dans les années 80. Il nous fait part de la difficulté qu’ont les kanaks à résister à la société de consommation et ses travers. Il nous site par exemple que maintenant, souvent, au lieu d’aller eux-mêmes cueillir une noix de coco qui prolifèrent dans le pays et d'y récupérer son jus pour la cuisine, ils achètent le lait de coco en boîte de conserve dans l’épicerie du coin. Ou encore comment ils ont pris goût aux sucreries qu’on leur a apportées et comment maintenant beaucoup souffrent de diabète. Ou encore comment la télé a aussi modifier leur vie. Ou encore tout simplement comment l’argent a changé leurs comportements et habitudes … etc etc …
Bref, chanel nous a partagé et appris beaucoup, il serait trop long de tout vous raconter !
Nous partageons ensuite un repas, ce sera une boîte de cassoulet de Chanel et une boîte de paëla de notre part ! En effet Chanel vit seul la semaine, ses enfants étant en internat, et il nous avoue qu’il ne cuisine pas quand il est tout seul. Nous apprenons que Chanel a bien changé depuis quelques années. Comme beaucoup de jeunes, il était tombé dans l’alcool et le cannabis, il roulait comme un fou. Puis, il a eu 4 enfants, il nous explique sa reconversion pour devenir l’homme qu’il est aujourd’hui : un père attentionné, un homme sobre, plein d’humour et généreux.
Enfin, Chanel nous montre des vidéos sur les coutumes kanaks qui se déroulent en tribu et qui ont lieu lors de certains événements comme les décès ou encore les mariages. La vie des kanaks est rythmée par la coutume. Nous-mêmes avons fait la coutume ce soir là. Quand un étranger vient dans une tribu, il se doit d’offrir quelque chose : un billet, un grand tissu typique avec des motifs ou autre. En signe de respect et de reconnaissance. Le don est remis au chef du clan ou de tribu, qui en retour te remercie de ton respect de la coutume et t'accueille dans sa tribu. Un moment solennel.
Le lendemain matin, nous passons un dernier bon moment avec Chanel qui nous montre un de ses lieux favoris avec une belle vue ,toujours avec sourire et humour. Puis vient le moment des aux revoirs, nous n’avons pas trop envie de nous quitter. On sent l’émotion arriver ! Bizarre alors que moins de 24h auparavant, nous ne nous connaissions pas ! Cette rencontre du hasard restera gravée dans notre cœur ! Un grand merci à Chanel !
Dans les moments difficiles du voyage, nous nous rappellerons une expression favorite de Chanel et apparemment de la société Kanak : « Casses pas la tête ». Sous-entendus ne pas se compliquer la vie…